Des chercheurs universitaires australiens ont utilisé un synchrotron pour examiner des météorites martiennes récupérées dans la plaine de Nullarbor, une vaste région aride, au nord de la grande baie australienne. Leurs travaux contribueront à la quête de preuves d'ancienne traces de vie sur la planète Mars.
L'examen de ces météorites dénichées par l'équipe du Dr Andrew Langendam du Synchrotron australien contenait des résidus organiques sous forme de microfossiles conservés dans des veines minérales au sein de la roche dense. « La plaine de Nullarbor est un site passé au peigne fin depuis les années 80. Les météorites sombres et riches en fer se détachent sur le calcaire blanc et le sol de la plaine », explique le Dr Langendam.

Des chasseurs de météorites exposent leurs trouvailles. De gauche à droite : Andrew Langendam, Alastair Tait, Andrew Tomkins, Lara Bowlt et Eleanor Mare. Crédit: Alastair Tait.
Les recherches ont révélé qu'une variété de micro-organismes fossiles, de diatomées (algues microscopiques), de bactéries et de champignons, étaient ensevelis et préservés dans des veines de calcite et de gypse. La microscopie à fluorescence X au synchrotron australien a confirmé que les métaux redox-actifs (action chimique d'un corps oxydant sur un corps réducteur), tels que le manganèse et le fer, ont été mobilisés dans des fissures à l'intérieur de la météorite par une activité environnementale ou microbienne.
Les chercheurs australiens ont démontré que les météorites martiennes sont capables de préserver des microfossiles et des biosignatures organiques dans les conditions arides de Nullarbor. « Les météorites martiennes agissent comme des canots de sauvetage pour la vie sur une surface hostile, où il n'y a pas beaucoup de minéraux biodisponibles », explique le Dr Langendam.

Météorite découverte en 2017 dans la plaine de Nullarbor en Australie-Méridionale. Crédit: Université Monash.
Le Dr Alastair, co-auteur principal de l'étude publiée dans Geochemica et Cosmochemica Acta et Frontiers in Microbiology , justifie l'importance de cette découverte car elle montre que les micro-organismes peuvent interagir avec les astromatériaux d'une manière vitale pour leur métabolisme.
« En étudiant comment les météorites sur Terre sont altérées par les intempéries et l'activité microbienne, il peut être utile de savoir quelles signatures chimiques rechercher lorsque nous étudierons le même matériau météoritique tombé sur Mars, qui pourrait être potentiellement altérée par une forme de vie là-bas. Considérer des météorites comme un enregistrement environnemental et comme un moyen potentiel de comparer les processus sur Terre et sur d'autres planètes est une idée nouvelle et vraiment excitante », déclare le Dr Hamilton, doctorante à l'Université Monash.

L'une des expéditions de chasse aux météorites d'Alastair Tait dans le Nullarbor a été soutenue par une campagne de financement participatif. Crédit: Alastair Tait.
Les échantillons du sol de Mars prélevés par le robot Perseverance sont analysés sur place par des instruments embarqués. Mais il faudra attendre le retour d'échantillons martiens sur Terre pour construire une image globale de l'histoire volcanique et sédimentaire de Mars, dans laquelle la vie passée pourrait être préservée. En attendant, les météorites martiennes peuvent servir de support de recherche pour tenter de comprendre comment évolue la vie dans des roches extraterrestres. Source:
phys.org