Une récente étude publiée fin juin 2022 dans la revue Astrobiology suggère que les rovers évoluant sur le sol de Mars augmenteront fortement leur chance de trouver des signes de vie ancienne en creusant à au moins deux mètres de profondeur. Les rayonnements ionisants de l’espace dégradent en effet très rapidement les petites molécules qui sont essentielles à la vie telles que les acides aminés.
A ce jour, le rover Rosalind Franklin de la mission Exomars développée par l’Agence spatiale européenne (ESA) et la Russie est le seul à être équipé d’un foret capable de creuser à cette profondeur sous la surface martienne. Mais en raison du conflit en Ukraine, L’ESA a officialisé la fin de sa coopération avec la Russie sur cette ambitieuse mission. Malgré les tensions géopolitiques entre les deux agences spatiales, des pourparlers sont en cours pour tenter de lancer la mission en 2024.

La foreuse du rover Rosalind Franklin est la seule à ce jour capable de creuser profondément dans le sol de Mars. Crédit : ESA
Le vieux continent et la Russie ne sont plus les seuls à vouloir inspecter le sous-sol de la planète rouge. Un autre projet vient de voir le jour, proposée par la NASA et validée dans le cadre de la dernière enquête décennale sur les sciences planétaires de la NASA. En effet, tous les dix ans, cette commission établit les missions spatiales prioritaires de la NASA.
Cette nouvelle mission martienne baptisée Mars Life Explorer (MLE) aura pour objectif de déterminer si un environnement favorable à la vie existe ou a existé dans les dépôts de glace situés aux latitudes moyennes de la planète Mars. La sonde spatiale sera un atterrisseur fixe, proche des caractéristiques des sondes InSight et Phoenix.

L'architecture de la nouvelle sonde MLE sera similaire à celle d'InSight (en photo ci-dessus) et de Phoenix. Crédit : NASA
MLE sera doté d'une foreuse capable de prélever des carottes dans le sol glacé de Mars jusqu'à deux mètres de profondeur, et d'un ensemble d'instruments scientifiques permettant d'analyser les échantillons de sol. La mission pourrait être lancée dans les années 2030 et opérer au printemps et en été sur Mars aux latitudes moyennes. Elle pourrait également fonctionner en parallèle avec la mission de retour d’échantillons pilotée conjointement par la NASA et l’ESA.
Cette nouvelle sonde statique tentera de détecter des molécules organiques et des gaz présents dans un environnement mélangeant de la glace et du régolithe, afin d'évaluer leur origine éventuellement biologique. MLE déterminera également les caractéristiques thermophysiques de la glace et du régolithe cimenté par de la glace ainsi que le rôle de l'eau liquide dans sa formation et dans son évolution.

Posée dans l’extrême nord martien en mai 2008, la sonde Phoenix avait repéré de la glace d'eau à seulement quelques centimètres sous la surface de Mars. Crédits : NASA/JPL-Caltech
La charge utile de MLE aura une masse d'environ 100 kg, dont 20 kg pour la foreuse. Elle comprendra une suite d'instruments destinés à détecter des biosignatures et mesurer la composition chimique et minérale, une station météorologique, des capteurs et des caméras associés au système de forage. Alimentée en énergie par des panneaux solaires, la sonde devrait posséder un système mécanique permettant de chasser la poussière martienne.
Le système de forage de la sonde MLE sera développé par la société Honeybee Robotics. Il s’agira d’une version améliorée du modèle TRIDENT (The Regolith and Ice Drill for Exploration of New Terrains), une foreuse d’extraction de glace en cours de développement pour les missions d’exploration lunaire Viper et Prime1, commandées par la NASA. Source:
sciencepost.fr