La science planétaire vient de franchir un grand pas avec la collecte des échantillons martiens « les plus précieux » jusqu’ici, contenant de potentielles biosignatures. L'annonce est tombée le jeudi 15 septembre 2022, lors d'une conférence de presse organisée par la NASA.
« Je pense qu’on peut dire qu’il va s’agir, et qu’il s’agit déjà, des échantillons de roche les plus précieux jamais collectés », a déclaré David Shuster, qui travaille sur ces échantillons. Deux carottes ont été prélevées en perçant dans une roche baptisée "Wildcat ridge", grande d’environ un mètre et située dans le delta qui s'est formé dans le cratère Jezero il y a environ 3,5 milliards d’années, à la rencontre d’une rivière et d’un ancien lac.

Le bras robotique de Perseverance au travail autour d'un affleurement rocheux appelé « Skinner Ridge ». Crédits : NASA/JPL-Caltech/MSSS
Cette roche est particulièrement intéressante car il s’agit d’une roche sédimentaire, qui semble s’être formée au moment où l’eau du lac s’est évaporée. « Wildcat ridge a ainsi un haut potentiel de conservation d’une biosignature », a déclaré David Shuster.
Analysée séparément par un instrument au bout du bras robotique de Perseverance, la roche a révélé la présence de composés organiques, la plus abondante détectée depuis le début de la mission, il y a un an et demi. Ces composés (principalement du carbone et de l’hydrogène) « sont les éléments de base de la vie », a déclaré Ken Farley, en charge de la partie scientifique de la mission.

Les premiers échantillons de roches martiennes collectés par Perseverance contenaient moins de composés organiques.
Ils ont été détectés en moins grande quantité par le rover lors de précédentes analyses dans le cratère de Jezero, mais « à mesure que nous progressons dans le delta, les indices deviennent de plus en plus forts », a résumé Sunanda Sharma, scientifique au Jet Propulsion Laboratory de la NASA.
« Je trouve personnellement ces résultats très émouvants, car il semble que nous soyons au bon endroit, avec les bons instruments, à un moment charnière », a ajouté la scientifique. « Nous ne savons pas encore l’importance de ces trouvailles, mais ces roches sont exactement ce que nous étions venus chercher », a conclu Ken Farley.

La NASA prévoit de rapporter ces échantillons sur Terre d'ici 2033, pour les analyser avec de puissants instruments de laboratoire.
Il ne s’agit pas encore d’une preuve que la vie a un jour existé sur la planète rouge mais de la meilleure chance jusqu’ici de pouvoir un jour arriver à détecter avec certitude une possible ancienne vie microbienne. Une biosignature potentielle peut avoir été produite par la présence de vie, mais aussi en l’absence de vie. Pour considérer cette biosignature comme définitive, ces échantillons devront être analysés par de puissants instruments de laboratoire, sur Terre. La NASA prévoit de les rapporter, grâce à une autre mission, d’ici 2033. Source:
huffingtonpost.fr