Mars 6
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Caractéristiques
La sonde Mars 6 comportait une plate-forme porteuse qui supportait un module de descente. Après l'atterrissage, il devait se livrer à une étude des propriétés de la surface martienne. Le module de descente de Mars 6 comportait un dispositif capable de transmettre des images panoramiques autour du site d'atterrissage, une station météorologique sensée collecter des informations sur l'atmosphère (pression, température, densité, vitesse et directions des vents), un accéléromètre pour mesurer la densité atmosphérique lors de la phase de descente, un spectromètre pour étudier la composition chimique de l'atmosphère, un altimètre radio, une expérience pour obtenir la composition chimique du sol, ainsi qu'un ensemble de capteurs pour en étudier les propriétés mécaniques.
Mars 6 pesait en tout 3260 kg, dont 635 kg pour l'atterrisseur. Le rôle de la plate-forme porteuse se limitait à la transmission des informations fournies par le module de descente et elle n'était pas destinée à se placer en orbite martienne. Elle comportait cependant des instruments scientifiques, dont certains étaient déjà présents sur les orbiteurs Mars 4 et Mars 5. La charge scientifique comprenait : un système d'imagerie, un photomètre pour la détection de l'hydrogène dans la haute atmosphère, un magnétomètre, des capteurs pour étudier le vent solaire et son interaction avec Mars, des détecteurs de rayons cosmiques, un détecteur de micro-météorites, une expérience française pour mesurer l'émission radio en provenance du soleil, et le système radio permettant d'obtenir des informations sur l'atmosphère et l'ionosphère lors d'une unique occultation.
Déroulement de la mission
Mars 6 a décollé avec succès le 5 août 1973 à bord d'un lanceur Proton. La sonde a atteint Mars l'année suivante le 12 mars 1974. Le module de descente s'est désengagé de sa structure porteuse à une distance de 48000 km de Mars, et s'est placé sur une trajectoire de collision, bouclier thermique pointé vers le sol. L'atterrisseur a abordé l'atmosphère martienne avec une vitesse de 5,6 km/s. Le frottement de l'air sur son bouclier thermique a ramené sa vitesse à 600 m/s. Un parachute a ensuite pris le relais, puis un radar altimétrique s'est enclenché. Pendant sa descente, Mars 6 pouvait collecter des données qui étaient alors immédiatement transmises à la Terre via la plate-forme porteuse. Un avantage qui allait se relever crucial car le contact avec l'atterrisseur Mars 6 a malheureusement été rompu alors qu'il était sur le point de toucher le sol martien. La perte du signal s'est produite au moment précis où les rétrofusées devaient être mises à feu par l'altimètre radar. La sonde a du frapper la surface de Mars à la vitesse mortelle de 60 m/s. Avant de disparaître des écrans de contrôle, Mars 6 avait transmis 224 secondes de données.
La plate-forme porteuse, après la séparation du module de descente, a survolé Mars à une altitude de 1600 km avant de s'éloigner sur son orbite héliocentrique. Le seul retour scientifique de Mars 6 est constitué par les 224 secondes d'informations transmises lors de la descente. Malheureusement, la plate-forme porteuse avait subi des outrages de la part du milieu interplanétaire et la plus grande partie des données transmises étaient illisibles ou inexploitables. Il n'en reste pas moins que Mars 6 a été la première sonde à transmettre des informations in situ sur l'atmosphère martienne.
Résultats scientifiques
Une pression atmosphérique de 6,1 mbars a été mesurée par un manomètre à membrane juste avant la perte de contact avec l'atterrisseur, alors qu'un thermomètre avait enregistré dans le même temps une température de -43°C.
Les instruments ont également détecté à plusieurs reprises une concentration en vapeur d'eau supérieure aux valeurs communément admises. Avec quatre sondes, les soviétiques auraient pu changer d'une manière considérable notre vision de Mars en 1974. Mais avec l'échec de Mars 4 et Mars 7, et les données éparses et décousues de Mars 5 et 6, les soviétiques étaient obligés de faire preuve d'une énorme imagination pour essayer de retirer quelque chose de positif.