Le rover Curiosity porte décidément bien son nom. Dix jours après avoir découvert une étrange ouverture dans la roche, évoquant une porte taillée dans la pierre, le robot américain vient d'ajouter à son palmarès une nouvelle curiosité martienne.
Le 17 mai dernier, Curiosity s'est arrêté devant une roche à la forme insolite, ressemblant étrangement à la tige d'une plante fossilisée. Comment une telle sculpture géologique a-t-elle pu apparaître à la surface de Mars ? Une chose est sûre, comme toutes les précédentes observations de Curiosity, cette formation rocheuse ne constitue pas la preuve d'une forme de vie passée sur Mars.

Vue zoomée sur l'étrange formation rocheuse découverte le 17 mai 2022 par Curiosity. Crédit : NASA/JPL-Caltech/MSSS
La planète rouge est très douée pour fournir régulièrement des images troublantes, qui supposent la présence d'une vie intelligente à sa surface. Chaque nouveau cliché qui suscite des interrogations déclenche un raz-de-marée de réactions et de commentaires sur les réseaux sociaux.
Le 25 février dernier, Curiosity avait capturé une image étonnante d'une formation rocheuse évoquant un corail fossilisé. Cette photo (ci-dessous) avait fait sensation dans les médias. Son origine est pourtant naturelle, et n'a rien à voir avec un quelconque organisme vivant.

Capturée le 25 février 2022, cette image évoque la forme d'un corail fossilisé. Crédit : NASA/JPL-Caltech/MSSS
Des géologues ont apporté une explication scientifique tout à fait plausible. Cette structure s'est formée à partir de minéraux précipités par l’eau. Ce n’est pas la première fois que Curiosity voit ce type de formation, appelée "amas de cristaux diagénétiques", ou "roche évaporite". La diagénétique signifie la recombinaison ou le réarrangement des minéraux, et ces caractéristiques consistent en des amas tridimensionnels cristallisés, probablement constitués d’une combinaison de minéraux.
La scientifique de la NASA Abigail Fraeman, directrice adjointe de la mission Curiosity, a déclaré à l'époque sur Twitter que cette formation était constituée de sulfates (des sels inorganiques dérivés de l’acide sulfurique). Elle était à l’origine intégrée dans une roche, qui s’est érodée au fil du temps. L'amas minéral résiduel a par la suite résisté à l’érosion.
Sur Terre, de nombreuses roches évaporites ont été identifiées aux quatre coins du monde, comme par exemple la formation "Las tres marias", dans le désert chilien d'Atacama.

Evaporite chilienne, dans le désert d'Atacama. Crédit : Louise Heusinkveld
Il semblerait que la roche photographiée le 17 mai par Curiosity ait subi le même sort que le fameux "corail" martien découvert en février dernier. On distingue effectivement sous la fameuse roche évaporite un socle rocheux qui s'est érodé. Là aussi, l'amas minéral résiduel qui ressemble à une tige végétale a survécu pour apparaître au milieu de la roche disparue. Source:
mars.nasa.gov